Archive for the 'Ville' Category



30
Sep
08

La maison de Tarancı

A Diyarbakır, ne pas manquer la maison du poète Cahit Sıtkı Tarancı. On y découvrira l’atmosphère des demeures au début du siècle dernier. L’entrée est libre.

La maison de Taranci

La maison de Tarancı

Cahit Sıtkı Tarancı est né à Diyarbakır en 1910 et mort à Viyana en 1956. Il a été élève de l’Institut d’études politiques de Paris. Ses principaux recueils de poèmes sont :

  • «Ömrümde Sükut» (1933)
  • «Otuz Beş Yaş» (1946)
  • «Düşten Güzel» (1952)
  • «Sonrası» (1957).
28
Sep
08

Chrétienté

La visite de la ville de Diyarbakır témoigne parfois de la permanence d’une présence chrétienne, souvent de sa destruction.

Les ruines d'une église

Les ruines d'une église

Son portail

Son portail

28
Sep
08

Diyarbakir

Dans les rues de Diyarbakır, bondées comme un fantasme d’orient, dans le regard des gosses qui accroche l’oeil et le cœur, une certitude m’étreint : la dignité du peuple.

Au marché

Au marché

28
Sep
08

À Mardin, toujours

Des restes chrétiens ne sont pas abandonnés et la vie est dans la ville.

Deyrulzafaran Manastırı

Deyrulzafaran Manastırı - Le monastère de Mor Hananyo

28
Sep
08

À Mardin, encore

Et la splendeur de ses bâtiments, de la vue.

La porte monumentale

La porte monumentale

28
Sep
08

À Mardin

La vue sur la Mésopotamie est stupéfiante de beauté. La ville, toute de pierres blanches, envoute le voyageur. Mardin est une étape essentielle de tout voyage dans le sud-est de la Turquie.

La citadelle

La citadelle

Vue sur la mésopotamie

Vue sur la mésopotamie

28
Sep
08

Seyhmus

Le dolmus m’a déposé dans la ville basse, banale et désolante et ma déception est si vive que j’ai presque envie de repartir immédiatement. J’ai encore, à ce moment-là, le sentiment que Bitlis aura été le moment le plus fort de mon voyage au Kurdistan turc, et que tout ce qui suivra ne me consolera pas tout à fait d’avoir dû quitter la petite ville des montagnes.

En fait, il n’en est rien, car dès que je suis monté vers la citadelle, la ville haute (si haute avec un sac à dos !), dès que le regard s’est porté sur l’immensité incroyable de la plaine de Mésopotamie, dès que j’ai aperçu les premiers bâtiments, la pierre ciselée, la lumière, alors je suis certain de vouloir rester ici un moment. Au moins pour la vue, au moins pour l’architecture. Au moins pour l’émotion touristique, aussi forte ici qu’à Isak Pasha.

La ville me réserve un autre cadeau, pourtant : la rencontre avec Seyhmous.

Ce sourire qu'il me donne, et qui s'installe. L'amitié naissante.

Il attend ce jour-là devant une banque, sur les marches, à l’extérieur. Je lui demande s’il parle anglais et s’il connaît un hôtel bon marché, il répond « oui » deux fois et m’accompagne vers cet hôtel, propre mais spartiate (Basak otel, +90 482 212 62 46, Mardin, 20 YTL en single sans petit-déjeuner)

En fait, Seymhus m’accompagnera toute la journée, se faisant mon guide, mon interprète, et avant le soir venu, mon ami – de cette évidence des rencontres, « parce que c’était lui, parce que c’était moi« .

Inlassablement et alors qu’il fait très chaud, que le Ramadan aiguise la soif, il m’emmènera visiter les recoins de sa ville natale. Il me fera ouvrir la porte des maisons et oser les ruelles du haut desquelles la vue sera si belle.

Petit à petit, en même temps qu’il dévoile pour moi les trésors de la ville, Seyhmus se raconte : il est étudiant à l’Université de Konya et va devenir ingénieur. Il est là en vacances auprès de sa famille. J’apprécie la douceur avec laquelle il pose les repères qui me feront le connaître.

En fin d’après-midi, après avoir épuisé tous les bâtiments historiques, il me propose de l’accompagner à la station météo où son meilleur ami travaille. Je le suis vers une villa des hauteurs, avec ses antennes, ses abris, et je fais la connaissance de son pote et de ses collègues dans ces bureaux vastes et vaguement désoeuvrés : l’ami est turc, les deux collègues sont kurde pour l’un, arabe pour l’autre. Mais c’est de France, de culture française dont nous parlons.

Contre toute attente, les trois collègues de la station météo de Mardin voudront savoir ce que je pense de Michel Foucault (que deux d’entre eux ont lu), et pendant une heure nous échangerons sur La volonté de savoir, Surveiller et punir, ou ses travaux sur la psychiâtrie, son rapport avec le Parti Communiste et la Gauche française, que sais-je ? Ce pays ne lasse pas de m’étonner, jamais là où on voudrait l’attendre.

Le soleil se couche, et malgré la vigueur de la discussion, chacun rentre vite chez soi pour rompre le jeûne.

Seyhmus m’emmène alors dîner chez lui, où je ferai connaissance de sa famille.

Son père me fait visiter son jardin et les arbres qu’il a plantés. Quand je lui dis que je porte le nom de cet arbre qu’il me montre-là, l’olivier, le père de Seyhmus m’affirme alors que c’est un beau prénom,

« Un beau prénom que celui qui désigne aussi un arbre » me traduit Seyhmus.

25
Sep
08

À Midyat

Contrairement à Bitlis, encaissée et accrochée aux montagnes, Midyat s’étale dans l’étendue de la plaine. Bitlis est noire et sombre, Midyat est lumineuse et blanche – un blanc crayeux et doux.

La propreté de la ville surprend, les belles maisons, anciennes et rénovées, séduisent. Le bleu du ciel, méditerranéen, contraste avec l’ocre et le blanc des murs. L’office du tourisme accueille comme dans un palais…

Tout serait parfait si les rares restaurants de la ville n’étaient pas tristes comme des halls de gare désaffectés, et si le soir venu, les rues n’étaient pas désertes. Est-ce là l’influence du chiisme dont témoignent de nombreuses femmes intégralement voilées de noir ?

Je décide de partir dès le lendemain.

Les ciselures de la pierre sont remarquables
Une cour

Une cour

25
Sep
08

Nouvelle soirée de Ramadan

Fayet vient me chercher à l’hôtel comme comme convenu, à 16h30, après avoir pris congé de ses élèves et du collège. Je suis un peu en retard : le marchand de disques m’a retenu quelque temps auparavant en chargeant tous les titres de la musique kurde actuelle sur ma clé USB, et en refusant, malgré mes demandes, de faire payer un centime à l’étranger de passage.

Fayet m’emmène chez lui, où nous déposons mon sac à dos, et nous partons faire les courses du dîner. Il m’est encore une fois impossible de participer aux frais. En insistant, je manque de froisser mon hôte : me gâter d’un bon repas lui fait autant bonheur qu’à moi. Tout en ayant le sentiment que c’est injuste, je me laisse porter par l’esprit entier de Fayet : ne décider de rien, bénéficier de tout, voilà mon statut pour un soir.

Les deux cousins nous rejoignent vers 17h30 et finissent de préparer le repas. La rupture du jeûne aura lieu à 18h20 : en attendant, tout le monde s’offre un petit bout de pain, la stricte observance n’étant pas vraiment notre fort.

À table (si l’on peut dire, car on mange sur une nappe posée sur un tapis), on aura, avec la chorba et la salade, du poulet grillé aux épices. En tant qu’invité, les copains ne me laissent manger que les filets, le « blanc », et tant de délicates attentions laissent l’occidental que je demeure, entre ravissement et gêne profonde. Pacha d’un soir, shooté au bonheur d’être là…

La nuit tombée, nous partons au village tous ensemble. On prend une table avec des tabourets bas, sur la petite place, face à la poste et à la vieille mosquée (XIIème siècle), là où tout le village semble se retrouver. On boit du thé, on picore des pistaches, et j’achète des gâteaux au miel en trompant la vigilante hospitalité de mes amis. Je m’entends dire que « I should not » et de répondre que « May be, but I did it ».

Plus tard, Fayet décide de m’emmener voir d’autres amis, sur une terrasse. Des profs également. Dans les petites rues qui nous séparent de cet endroit, je manque de tomber, et trouve le bras de Fayet. Je m’y accroche, et mon ami, avec son coude, serre ma main contre lui et me sourit. J’ai un instant l’impression que nous avons tous les deux quatorze ans, et que nous sommes livrés à la confusion des sentiments de cet âge-là. Mais non, et nous arrivons après une courte marche qui eut quelques secondes seulement le goût de l’éternité. Les collègues prévenus d’un coup de fil nous attendent.

Le Kurdistan, la liberté, la France, le socialisme, la guerre, me voilà convoqué sur cette terrasse de village, à ce grand tribunal de l’Histoire, témoin de ce que je n’ai fait que deviner, partisan circonspect, amant timide de tout un peuple, le peuple kurde, moi, français si peu et tellement.

La révolution attire les garçons fragiles à la présence des leurs, comme la lumière un papillon, et on ne raisonne pas plus le battement d’ailes d’un insecte près d’une lanterne que celui d’un coeur qui vibre sous les yeux de braise d’un inconnu engagé. On épouse une cause, on la comprend après. L’émotion est d’abord celle d’un corps qu’une main étreint sans relâche. Avec les profs de Bitlis, ce soir-là, j’ai parlé d’émancipation et de culture, d’avenir radieux et de justice, et j’ai aimé l’un d’eux, l’un de ces hommes, plus que tout autre, l’un d’eux et tous les autres.

Au matin, quand nous nous sommes éveillés, un hélicoptère de l’armée turque tournait autour du village silencieux dans un bruit effarant et déjà monotone.

Parmi mes nouveaux amis

Parmi mes nouveaux amis

Et ainsi toute la soirée qui s’est terminée tard.

24
Sep
08

Dernière journée à Bitlis

Sous le charme, j’ai décidé de rester.

Mention spéciale au hammam de Bitlis, superbe et ancien. Le costaud Hassan fait des massages oscillant avec science entre la vigueur la plus virile et la caresse fraternelle. L’ambiance est sympa et j’ai discuté une heure dans la salle de repos. Il en coûte 8 YTL.

Une entrée

Porte d'une maison arménienne

Vue sur la ville

Vue sur la ville

Le hammam

Le hammam




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