Archive for the 'Ville' Category



07
Déc
08

La vente des moutons

Bergers et moutons ont envahi la ville, en cette veille de Bayram Korban (fête de l'Aïd)

Bergers et moutons ont envahi la ville, en cette veille de Bayram Korban (fête de l'Aïd).

Je n’aime pas céder trop au pittoresque : il emprisonne trop mon regard, il me maintient dans la position du touriste dépaysé, consommateur d’étranges tableaux de vie,  alors que j’essaie plutôt une approche de rencontres et d’empathie réciproque.

Mais la fête de Bayram korban (l’Aïd en arabe) me surprend au coeur de ce court séjour. Je la découvre à l’improviste alors que toute la ville s’y prépare avec joie et parfois même fièvre. Les kurdes sont ravis de m’en montrer toutes les facettes – je suis leur invité, le konuk. Alors, je me fais curieux.

Mais bien des photos prises ces jours-là seront aussi des portraits, des portraits émus. Je les montrerai dans mon prochain post.

Les bergers kurdes sont là. Leur noblesse attire mon regard.

Les bergers kurdes sont là. Leur noblesse attire mon regard.

La bête choisie n'est pas forcément très coopérative... ça se comprend !

La bête choisie n'est pas forcément très coopérative... ça se comprend !

Chacun veille sur son troupeau, la chaussée est méconnaissable.

Chacun veille sur son troupeau, la chaussée est méconnaissable.

Ces beaux moutons seront tous égorgés dans les jours suivants... loi de la vie, et fête rituelle obligent.

Ces beaux moutons seront tous égorgés dans les jours suivants... loi de la vie, et fête rituelle obligent.

Chacun souhaite que je photographie ses bêtes. Je m'exécute de bonne grâce.

Chacun souhaite que je photographie ses bêtes. Je m'exécute de bonne grâce.

Chacun pose généreusement. Rares seront les refus.

Chacun pose généreusement. Rares seront les refus.

Je suis toujours fasciné par cette présence père-fils sur mes photos.

Je suis toujours fasciné par cette présence père-fils sur mes photos.

Marché conclu !

Marché conclu !

Le froid est vif, pénétrant en cette fin d'après-midi. On se rechauffe près d'un feu. On m'offrira là un verre de thé, bienvenu.

Le froid est vif, pénétrant en cette fin d'après-midi. On se rechauffe près d'un feu. On m'offrira là un verre de thé, bienvenu.

05
Déc
08

Hôtels à Gaziantep

A Gaziantep, j’ai séjourné à l’hôtel ANIT. Deux étoiles, très propre, personnel aimable (sauf le petit déjeuner, mais copieux).

L’hôtel est situé près du centre-ville, sur boulevard Ataturk (n°81). La single est à 40 YTL et la double à 65 YTL, petit déjeuner compris.  (téléphone 0.342.220.96.56, mail : anithotel@yahoo.com).

En visitant la citadelle, j’ai aussi découvert cet hôtel de charme : le Kale Evi. Les suites sont magnifiques, à même le mur de la citadelle, le mobilier plus contestable, mais cossu. La chambre simple ne coûte que 65 YTL et la double 90 YTL. (téléphone 0.342.231.41.42)

Le réceptionniste est en plus mignon…

une chambre du Kaleevi

le réceptionniste du Kaleevi

05
Déc
08

La fraternité foot

A Gaziantep, les garçons au foot.

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04
Déc
08

Portraits

Trois vieux à Gaziantep.

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04
Déc
08

La ville de Gaziantep

Décevante au premier abord, la ville de Gaziantep gagne à être arpentée. Le touriste découvrira avec bonheur les alentours de la citadelle, l’amoureux traînera dans les faubourgs inachevés.

01
Oct
08

Quitter le Kurdistan, ou les enfants « chics » du quai.

Le panneau de la gare

Le panneau de la gare de Diyarbakir, ce qui veut dire pour moi, aujourd'hui : départ...

Le jour du départ finit par arriver.

( Je ressens une étreinte au coeur qui me rappelle l’enfance : quand je devais quitter l’un de mes parents pour rejoindre l’autre, et que la joie de retrouver une mère était assombrie du chagrin et de la culpabilité de quitter un père. Mais peut-être que je n’étais alors tout à fait en paix avec moi-même, ou plutôt en moi-même, que lorsque j’étais ainsi : en partance – entre deux vies qui n’étaient ni l’une ni l’autre pleinement miennes, soit avec mon père à Paris, soit avec ma mère en Province. J’aimais alors ces interstices de solitude et d’indépendance. De l’un à l’autre – préservé. )

Je quitte donc aujourd’hui le Kurdistan et je sais que c’est pour retrouver mon compagnon à Paris. J’ai prévu un long voyage de quatre jours, et le retour commence à la gare de Diyarbakir.

J’attends une bonne heure sur le quai de la gare.

J’ai acheté des provisions pour ces trente heures de trajet entre la capitale du Kurdistan turc et Ankara, l’anatolienne. Outre les biscuits, j’ai enfin cédé aux chips. En attendant le train qui accuse déjà un long retard, je les picore.

En face de moi, il y a un groupe de six femmes accompagnées de huit enfants, dont trois bébés, et de deux hommes, l’un jeune, l’autre d’âge moyen, tous les deux moustachus. Ce groupe a un impressionnant bagage composé d’un bonne quinzaine de ballots dans de gros sacs à grains récupérés. Ils viennent de la campagne. Les femmes sont assises au sol, certaines bercent leur bébé.

Les enfants jouent entre eux, et je les observe, de la plus petite (deux ans et demi ?) à la plus grande (huit ans ?). L’aînée jette un oeil sur mes chips. A la manière kurde, je lui en propose, évidemment, comme on le fit cent fois auparavant à mon adresse. Un cadet rejoint la petite fille et prend sa chips. Puis un autre, et encore un autre. Sur les cinq enfants, quatre sont venus goûter au croustillant « goût paprika » hyper-salé qui les ravit, comme moi.

Quatre sur cinq : la petite dernière n’a pas osé aller vers le grand étranger blond.

Les aînés iront donc la chercher sur le quai, et l’accompagneront jusqu’à moi, pour qu’elle ait elle aussi, toute petite et menue, sa part, comme les autres. Ils lui apprendront à oser. Ils lui apprendront qu’elle a elle aussi le droit à sa part, et l’accompagneront sans la léser.

Et je me suis dit que ces enfants étaient « chics » comme on disait autrefois.

01
Oct
08

Atef, l’immigré kurde expulsé d’Allemagne.

Je traînais du coté des remparts, pas très clair sur mes propres intentions, ni sur celles que j’espérais rencontrer. Il était déjà bien tard, et les enfants couchés, quand il a surgi, Ataf, du coin de la rue noire vers le bout de trottoir où j’errais. Grand, mince, félin, jeune, et avec quelque chose de pas tout à fait « couleur locale » dans l’allure, quelque chose d’étranger qui collait à ses gestes, à ses vêtements, à sa personne.

Ataf s’adresse à moi en allemand, directement. Il me demande d’où je viens, et quand je lui dis « France », il me répond Metz ou Strasbourg. Je comprends qu’il a émigré et vécu en Allemagne, il me précisera que c’était près de Francfort.

Il tient ici une épicerie qui fait un peu peine : quelques savons alignés, d’inévitables chips (cancer mondial de l’alimentation) et le frigo avec l’eau minérale, le Fanta et le Coca. Qu’à cela ne tienne ! Ataf m’invite à m’installer tout au fond de la boutique, me demande mon métier, me fait servir un thé, et dit aux deux jeunes qui sont là que je viens d’Europe comme si j’étais quelqu’un de très important. Ataf a l’air ravi de voir un européen si tard ce soir-là, dans ce quartier pas complètement adapté au tourisme nocturne. Il semble même soulagé, soulagé d’un poids insupportable…

Je vais assez vite apprendre de quoi il retourne.

Ataf était arrivé en Allemagne à l’âge d’un an. Il y avait fait ses études (succintes) et puis avait mal tourné : petite délinquance, bagarres, trafics divers. Son parcours allemand s’achève sur une condamnation à quatre ans de prison, suivis d’une expulsion. Il n’emportera que ses souvenirs, ses regrets, et le prénom d’une jeune fille tatoué sur son biceps droit : Kirsten.

Je n’ai jamais compris le sens d’une expulsion d’un étranger ayant grandi chez nous, et la détresse de cet homme dont je réalise vite qu’il est en pleine dépression me saisit d’effroi. Sans repère dans ce pays qui n’est plus le sien, et privé de son pays réel, celui où il a grandi et appris à vivre, cet homme n’a d’autre choix que le désespoir le plus absolu, et l’on ne condamne pas au désespoir.

Je lui demande ce que je peux faire pour lui. Il me répond « Nichts » et me serre contre lui.

30
Sep
08

Les caravansérails

Deux caravansérails ont été rénovés : le Hassan Pacha (face à la grande mosquée) et le Buyuk Kervansaray, un peu plus loin en allant vers l’extérieur de la ville.
Le premier accueille des boutiques d’artisanat local et de très jolis cafés, le second un hôtel-restaurant assez classe (80 YTL en single, 120 YTL en double).
Dans l’un et l’autre endroit, on goutera une indéniable douceur de vivre (luxe et « authenticité » programmée).
Pour ma part, la rue, son spectacle et ses rencontres me font un autre appel, moins résistible.

Vue du Caravansérail

Vue du Caravansérail

30
Sep
08

Les remparts de la ville

Diyarbakır est ceinte de remparts qui font la fierté de ses habitants. Ces fortifications ne sont pas seulement longues, elles sont également épaisses et avec une structure complexe. Pour qui ne craint ni la compagnie des mauvais garçons, ni les chutes de pierre, il est possible d’y pénétrer, de découvrir ses couloirs et même de monter au dessus. Pour ma part, j’ai préféré rencontrer les mauvais garçons en contre-bas des murailles, car je crains… les chutes de pierres.
Autrefois de nombreux restaurants s’étaient adossés à la muraille. Il y a une dizaine d’années, la municipalité a entrepris de rénover l’ensemble, et de détruire les cahutes « restaurants » afin d’y installer des jardins.
On s’y promène de jour comme de nuit.

Vue des remparts sous le ciel menaçant

Vue des remparts sous le ciel menaçant

30
Sep
08

Bayram

Aujourd’hui c’est Bayram, la fête qui suit la fin du Ramadan.
Les enfants, tout excités, jouent à la guerre avec Uzi, Beretta et autres Kalachnikovs de plastique et des pétards qui explosent à tout moment dans les rues de la ville.




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